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J'ai vu des peuples marcher ensemble,
Des mains tendues, des fronts soudés,
Des regards qui se reflètent, brûlants de fraternité.
Mais là où ma peau chante en silence,
Où mes racines s'enroulent dans l'ombre des ancêtres,
Je ne vois que des bras qui se croisent, des cœurs qui s'éloignent.

Noir contre noir, frère contre sœur,
Comme si l'amour était un luxe,
Comme si nos luttes devaient se mener seuls, dans le froid.
Les autres se tiennent, se hissent, se hurlent des espoirs,
Mais moi, quand je tends la main,
Le vide me répond.

Une femme aux yeux pâles, aux rêves effacés,
Se pare de mes couleurs, vole mes gestes,
Et les foules s'inclinent devant son écho affaibli.
Moi ? On me scrute, on m’écarte,
Comme si ma voix sonnait faux,
Comme si mon art n’avait pas le droit de danser dans ce monde.

Et puis on me reproche de ne pas peindre les miens.
Les miens, dis-tu ? Ma communauté n’a pas de frontières,
Elle est noire, elle est blanche, elle est arabe, elle est libre !
Mais vous, hypocrites, avez-vous déjà tendu la main
Sans juger la couleur des doigts qui vous touchent ?

Je suis fatiguée de vos silences,
De vos jugements sans visage.
Vous qui parlez de diversité,
Avez-vous regardé en vous-mêmes ?
Ou n'est-ce qu'un masque, un jeu pour calmer vos consciences ?

Car moi, je suis entière,
Je porte mille mondes sur mes épaules,
Et que je dessine l’ombre ou la lumière,
Je ne dois rien à personne,
Pas même à ceux qui me demandent de choisir. #fracturesinvisibles

Ajouté le 26 sept. 2024

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